Sur les collines, coiffées de barres rocheuses et zébrées de restanques plongeant vers la mer, la vigne enfonce ses racines dans le calcaire crétacé à la recherche de l'eau et expose ses feuilles et ses grappes à 2 800 heures de soleil annuelles et à une température adoucie par les entrées maritimes.
 
 
Dès le VIe siècle avant J.C., les Ségobriges appréciaient, dit-on, le jus fermenté des raisins des vignes sauvages. Vinrent les Phocéens, fondateurs de Marseille, qui apportèrent avec leur savoir viticole, un cépage, l'Ugni blanc, toujours cultivé en Grèce et en France. Mais c'est en 1199 qu'apparaît dans le cartulaire de l'Abbaye de Saint-Victor la première mention écrite de l'existence d'une vigne, au lieu-dit Le Corton.

En 1380, un texte atteste la présence d'une terre à vigne à L'Arène, en bordure de mer. Un peu plus tard, lors de la scission de Cassis et de Roquefort, des textes municipaux révèlent la présence de nouvelles parcelles vers l'intérieur des terres (le Pignier, le Revestel, le Bagnol, le Coulet, la Rostagne et le Plan). Il semble donc que la vigne se soit développée du littoral vers les terres.

Au XVe siècle, le terroir de Cassis couvre quelque 40 hectares. En 1523, la famille florentine Albizzi apporte un nouveau cépage, le Muscatel. C'est sous le règne de Charles IX (1550 - 1574) que Cassis privilégie la production de vin blanc, une nouveauté en Provence à cette époque. À la fin du XVIe siècle, le terroir s'étend sur 200 ha et produit environ 1 500 hl d'un muscat dont la renommée ne fait que croître jusqu'au XIXe siècle. Ainsi, en 1868, le Grand Larousse universel du XIXe siècle note à l'article "Cassis" : "On récolte dans cette petite ville maritime, un vin liquoreux et spiritueux, le meilleur de Provence".

La fin du siècle (1895-1897) vit la catastrophe du phylloxéra, qui détruisit la totalité du vignoble cassidain. Grâce à Émile Bodin et Joseph Savon qui greffèrent sur porte-greffes américains, le vignoble put renaître. La qualité des vins de Cassis est aujourd'hui mondialement reconnue et leur production encadrée par une AOC obtenue en 1936.
 
LES CHIFFRES
• 12 domaines sont agréés à l'AOC Cassis, avec une tendance à l'augmentation de la surface moyenne par domaine, grâce à de nouvelles autorisations et à la récupération de surfaces exploitées en vins de pays.
• 220 ha, c'est la superficie totale de l'AOC, dont 210 ha en production et 10 ha de jeunes plants de moins de 4 ans.
• 1 million de bouteilles, c'est la production en année normale. Elle comprend 75% de blanc, 20% de rosé, et 5% de rouge.