Constamment jouée depuis les années 30, sauf pendant la 2e guerre mondiale, la très célèbre Pastorale Maurel s'apprête, comme chaque début d'année, à remonter sur les planches cassidaines. Interprétée par les comédiens-chanteurs du groupe Calendal du Centre culturel, tous amateurs, Cassidains pour la plupart. Pour que continuent à vivre les traditions des villages provençaux d'antan. Des traditions qui mêlent des scènes inspirées de la Bible à une galerie de portraits villageois typiques ou mythiques et qui sont au cœur du fond culturel provençal. Pour émouvoir, mais aussi divertir petits et grands en cette période de Noël propice aux rapprochements familiaux.
 
 
L'origine de cette tradition ? "La pastorale évoque la marche des bergers vers Bethléem et la pieuse dévotion au nouveau-né, explique Jean-Pierre Giordano qui préside le groupe. C'est à Antoine Maurel, né en 1815, fils d'ouvrier au quartier Saint-Jean à Marseille et miroiteur-doreur de son état, que l'on doit la plus célèbre, la Pastorale Maurel. Membre du Cercle catholique des ouvriers dirigé par l'abbé Julien au 7 de la rue Nau, Maurel écrivit en 1844, à la demande de ce dernier, 'Le mystère de la naissance de N.S. Jésus-Christ' où il met en scène la marche de l'étoile, la 'bello estello', vers le miracle de la nativité, accompagnée des santons de la crèche."

Quelles sont les sources de Maurel ? "Il est l'héritier direct des mystères du Moyen Âge joués sur les parvis des lieux de culte et des chants de Noël provençaux véhiculés de village en village, peu à peu enrichis des improvisations des comédiens et des écrits de plusieurs auteurs. Le plus marquant est Nicolas Saboly (né à Monteux, 1614-1675), un poète vauclusien du XVIIe siècle,  qui situa la nativité dans un village des Alpilles. Maurel s'est inspiré aussi des spectacles itinérants de crèche parlante avec des santons-marionnettes, assure Jean-Pierre Giordano. Il a coupé symboliquement les fils des marionnettes pour faire jouer et chanter ses textes par des santons-acteurs dans un spectacle respectant la gaucherie touchante des santons de la crèche et la naïveté simple des humbles villageois."
 
LE SPECTACLE
Il comprend quatre actes en vers provençaux. Le premier acte raconte le réveil des bergers par Boufareu, l'ange annonciateur de la bonne nouvelle. Le deuxième s'intitule "Le réveil des vieux du village". Le troisième acte comporte deux tableaux : l'un devant la ferme où tout le monde se regroupe avant le départ pour Bethléem, l'autre autour du puits où les "peureux" sont terrorisés par le Boumian voleur de poules et d'enfants. Le dernier acte est consacré à l'adoration des mages et des bergers devant l'étable de Bethléem.
 
LES REPRÉSENTATIONS
• Dimanches 4 et 11 janvier 14 h 30 : Centre culturel de Cassis. Tél 04 42 01 77 73. Adhérents 8 €, non-adhérents 10 €, enfants 4 €.
• Dimanche 18 janvier : Salle Luciani à Saint-Savournin, Tél 04 42 04 64 03.
• Dimanche 25 janvier : Théâtre du Golfe de La Ciotat, Tél 04 42 08 92 87.