Claude Rivière-blog de Cassis

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mercredi 7 janvier 2009

CASSIS / En 1199, apparaît la première mention écrite de l'existence d'une vigne. Le vignoble cassidain : deux mille ans d'histoire !

 
Sur les collines, coiffées de barres rocheuses et zébrées de restanques plongeant vers la mer, la vigne enfonce ses racines dans le calcaire crétacé à la recherche de l'eau et expose ses feuilles et ses grappes à 2 800 heures de soleil annuelles et à une température adoucie par les entrées maritimes.
 
 
Dès le VIe siècle avant J.C., les Ségobriges appréciaient, dit-on, le jus fermenté des raisins des vignes sauvages. Vinrent les Phocéens, fondateurs de Marseille, qui apportèrent avec leur savoir viticole, un cépage, l'Ugni blanc, toujours cultivé en Grèce et en France. Mais c'est en 1199 qu'apparaît dans le cartulaire de l'Abbaye de Saint-Victor la première mention écrite de l'existence d'une vigne, au lieu-dit Le Corton.

En 1380, un texte atteste la présence d'une terre à vigne à L'Arène, en bordure de mer. Un peu plus tard, lors de la scission de Cassis et de Roquefort, des textes municipaux révèlent la présence de nouvelles parcelles vers l'intérieur des terres (le Pignier, le Revestel, le Bagnol, le Coulet, la Rostagne et le Plan). Il semble donc que la vigne se soit développée du littoral vers les terres.

Au XVe siècle, le terroir de Cassis couvre quelque 40 hectares. En 1523, la famille florentine Albizzi apporte un nouveau cépage, le Muscatel. C'est sous le règne de Charles IX (1550 - 1574) que Cassis privilégie la production de vin blanc, une nouveauté en Provence à cette époque. À la fin du XVIe siècle, le terroir s'étend sur 200 ha et produit environ 1 500 hl d'un muscat dont la renommée ne fait que croître jusqu'au XIXe siècle. Ainsi, en 1868, le Grand Larousse universel du XIXe siècle note à l'article "Cassis" : "On récolte dans cette petite ville maritime, un vin liquoreux et spiritueux, le meilleur de Provence".

La fin du siècle (1895-1897) vit la catastrophe du phylloxéra, qui détruisit la totalité du vignoble cassidain. Grâce à Émile Bodin et Joseph Savon qui greffèrent sur porte-greffes américains, le vignoble put renaître. La qualité des vins de Cassis est aujourd'hui mondialement reconnue et leur production encadrée par une AOC obtenue en 1936.
 
LES CHIFFRES
• 12 domaines sont agréés à l'AOC Cassis, avec une tendance à l'augmentation de la surface moyenne par domaine, grâce à de nouvelles autorisations et à la récupération de surfaces exploitées en vins de pays.
• 220 ha, c'est la superficie totale de l'AOC, dont 210 ha en production et 10 ha de jeunes plants de moins de 4 ans.
• 1 million de bouteilles, c'est la production en année normale. Elle comprend 75% de blanc, 20% de rosé, et 5% de rouge.

dimanche 9 novembre 2008

CASSIS / Il partage son temps entre son bistrot parisien et le cap Canaille. Le sommelier Philippe Faure-Brac, "Best of the Best" à Francfort


Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier de France 1988 puis du monde en 1992 et patron du "Bistrot du Sommelier" à Paris, a un port d'attache, Cassis où il vient décompresser et se ressourcer chaque fois qu'un calendrier très dense le lui permet. Il y était encore ce week-end : "Je suis un homme comblé, explique-t-il. J'ai reçu le 14 octobre le prix 'Best of the Best 12 years of Awards' (meilleur titre des douze dernières années) à la 60e Foire du livre de Francfort (la plus grande foire aux livres du monde, Ndlr) pour mon ouvrage Comment goûter un vin".


Pour ce prix concourraient les douze derniers gagnants annuels dans la catégorie dégustation. Le livre de Faure-Brac, qui a décroché la récompense suprême, avait été sacré en 2006 meilleur livre du monde sur le vin. Il est destiné aussi bien aux néophytes qu'aux amateurs avertis. "Ce livre sur l'art de la dégustation donne des clés de deux ordres, assure son auteur, d'abord la capacité d'analyse, c'est-à-dire la manière de décrypter les sensations, ensuite, la capacité de mémoire, sans laquelle rien n'est possible". L'idée : donner aux lecteurs en cinquante leçons des clés pour décrypter le vin, le choisir, le servir, avec quelles saveurs le marier… Un beau voyage en œnologie avec des exercices, des conseils, des adresses, un livre de cave et de superbes photos.

"À l'issue de la remise des prix, les organisateurs m'ont demandé d'ouvrir une caisse du très prestigieux Château Lafite-Rothschild 1955 pour en remettre une bouteille à chacun des lauréats des différentes catégories", se souvient Faure-Brac qui ne boude pas son plaisir. "Ce prix est bien sûr une consécration pour mon livre et moi-même, mais au-delà, c'est la reconnaissance de l'art de déguster à la française : dans la dégustation, la technique doit se mettre au service de l'émotion; le vin est d'abord un plaisir, celui d'analyser pour retrouver les terroirs et les cépages". Et de conclure joliment : "Si l'on boit parfois pour oublier, on goûte toujours pour se souvenir".

DÉGUSTATEUR ET CHANTEUR
Sommelier, restaurateur, écrivain, Faure-Brac chante aussi pour des causes humanitaires avec ses amis de la Télé qui chante (Gérard Holz, Nelson Monfort, David Martin, Françoise Laborde…). Le 13 septembre au profit de l'Institut Pasteur devant 2 000 personnes, la semaine dernière au Word Place au profit de la Fondation Curie. Pour l'an prochain, Marseille, Monaco et l'Olympia sont déjà programmés !

Contact : bistrot-du-sommelier@noos.fr   www.bistrotdusommelier.com

À noter que le 6 décembre, premier samedi du Marché de Noël, la librairie Préambule organisera à 11 h au Bar de la Marine une signature-dégustation de "Comment goûter un vin".

jeudi 11 septembre 2008

CASSIS / Le président des vignerons se penche sur la récolte 2008. Des vendanges à nouveau marquées par la sécheresse


À Cassis, les vendanges 2008 ont commencé et l'heure est aux pronostics. Selon Jean-Louis Génovési, le président du Syndicat de défense et de gestion de l'appellation Cassis, "une fois de plus, le caractère dominant du cru 2008 est une grande sécheresse" (en dix ans, les précipitations annuelles sont passées de 600 à 300 mm, Ndlr)".


Le profil climatologique de l'année 2008 diffère pourtant de celui de l'année précédente qui n'avait connu aucune pluie pendant l'hiver et le printemps. "Cette année, il a beaucoup plu jusqu'en juin. Depuis plus rien, de sorte qu'on se retrouve aux vendanges avec une sécheresse aussi importante qu'en 2007 et une souffrance de la vigne", précise Jean-Louis Génovesi. De fait, le sol qui était humide sur 1 m de profondeur fin juin, s'est rapidement asséché.

Cette année encore, l'état sanitaire de la vigne est parfait, mais il a fallu traiter contre le mildiou, après chacun des épisodes pluvieux du printemps. "Ce qui n'avait pas été le cas en 2007", se souvient le président du syndicat.

Ainsi, malgré un été pas vraiment caniculaire, la maturité est là (14° de sucre sur certaines parcelles) et les vendanges ont - comme les années précédentes - commencé fin août. Pour chaque parcelle, la décision de vendanger est prise par l'œnologue, lorsqu'un équilibre satisfaisant est atteint entre pH, acidité totale et alcool probable. L'arrivée à maturation dépend bien entendu du terroir et du cépage : le sauvignon est le plus précoce, le mourvèdre le plus tardif.

Comme en 2007, les vignes donneront peu de jus, 20% de moins que la normale, avec des rendements ne dépassant pas 38 à 40 hl pour les blancs. D'autant que cette année, les sangliers ont dévoré jusqu'à 5% de la production de certains domaines. "J'ai rencontré M. Bonnet, le président des chasseurs cassidains, pour envisager avec lui les moyens de réguler les populations de sangliers en les dissuadant de venir manger les raisins", indique Jean-Louis Génovési.

Pour les vendanges, il faut des bras… À Cassis, les vendanges se font à la main et il faut recruter des vendangeurs. "Les demandes d'étudiants sont nombreuses et les domaines de l'AOC peuvent former leurs équipes sans trop de difficultés. Cela représente 200 à 240 vendangeurs sur un mois", précise-t-il.

LES CHIFFRES
12 domaines sont agréés à l'AOC Cassis, avec une tendance à l'augmentation de la surface moyenne par domaine, grâce à de nouvelles autorisations et à la récupération de surfaces exploitées en vins de pays.
220 ha, c'est la superficie totale de l'AOC, dont 210 ha en production et 10 ha de jeunes plants de moins de 4 ans.
1 million de bouteilles, c'est la production en année normale. Elle comprend 75% de blanc, 20% de rosé, de plus en plus demandé, et 5% de rouge.

samedi 30 août 2008

CASSIS / Le meilleur sommelier du monde sera à Cassis le 7 septembre pour la fête des vins. Philippe Faure-Brac, amoureux de Cassis et de son vin


Pour Philippe Faure-Brac, meilleur sommelier du monde 1992, les vacances cassidaines sont sacrées. "Mon épouse et moi-même sommes nés à Marseille et Cassis a toujours été pour nous un lieu de détente et de vacances où nous venons souffler et nous ressourcer. Car cet endroit, entre mer et vigne, associe le bleu de la mer à un paysage végétal et minéral plaisant et reposant et nous y avons beaucoup d'amis."


Pour le sommelier, Cassis est aussi un grand terroir. Il ne manque jamais une fête du vin : "Le 7 septembre, je viendrai rencontrer tous les vignerons. L'occasion dans une unité de lieu et de temps de faire mon marché pour mon restaurant parisien, "Le Bistrot du sommelier", en comparant tous les domaines et en déterminant le profil gustatif de chacun. Le cassis est avant tout pour moi un terroir à blancs où la marsanne, le cépage principal de l'AOC, donne sur la géologie très calcaire du site des choses très intéressantes."

Sommelier, Philippe Faure-Brac est aussi un auteur fécond qui a publié depuis 1998 pas moins de sept ouvrages sur le vin et l'art de le déguster qui lui ont valu de nombreuses distinctions nationales et internationales.

Le dernier en date, "Comment goûter un vin", paru l'an dernier et réédité en 2008 au format littéraire, recevra le 14 octobre prochain à Francfort le trophée Best of the best pour le meilleur livre du monde sur la dégustation paru depuis douze ans. "Ce livre sur l'art de la dégustation donne des clés de deux ordres, assure son auteur, d'abord la capacité d'analyse, c'est-à-dire la manière de décrypter les sensations, ensuite, la capacité de mémoire, sans laquelle rien n'est possible."

Pour la fête du vin, une signature de cet ouvrage sera organisée en fin de matinée par la librairie Préambule au milieu des tentes de dégustation. Une occasion unique pour les vinophiles d'accroître leur savoir en se frottant au meilleur sommelier du monde !

CHANTEUR AUSSI !
Le 13 septembre, Philippe Faure-Brac chantera à l'Olympia avec ses amis de la troupe "La télé qui chante" (Gérard Holz, Nelson Monfort, David Martin et d'autres) des chansons classiques de divers répertoires au profit de l'Institut Pasteur. Sommelier, restaurateur, écrivain, chanteur, cet homme-là ne s'arrête jamais !