À Cassis, les vendanges 2008 ont commencé et l'heure est aux pronostics. Selon Jean-Louis Génovési, le président du Syndicat de défense et de gestion de l'appellation Cassis, "une fois de plus, le caractère dominant du cru 2008 est une grande sécheresse" (en dix ans, les précipitations annuelles sont passées de 600 à 300 mm, Ndlr)".


Le profil climatologique de l'année 2008 diffère pourtant de celui de l'année précédente qui n'avait connu aucune pluie pendant l'hiver et le printemps. "Cette année, il a beaucoup plu jusqu'en juin. Depuis plus rien, de sorte qu'on se retrouve aux vendanges avec une sécheresse aussi importante qu'en 2007 et une souffrance de la vigne", précise Jean-Louis Génovesi. De fait, le sol qui était humide sur 1 m de profondeur fin juin, s'est rapidement asséché.

Cette année encore, l'état sanitaire de la vigne est parfait, mais il a fallu traiter contre le mildiou, après chacun des épisodes pluvieux du printemps. "Ce qui n'avait pas été le cas en 2007", se souvient le président du syndicat.

Ainsi, malgré un été pas vraiment caniculaire, la maturité est là (14° de sucre sur certaines parcelles) et les vendanges ont - comme les années précédentes - commencé fin août. Pour chaque parcelle, la décision de vendanger est prise par l'œnologue, lorsqu'un équilibre satisfaisant est atteint entre pH, acidité totale et alcool probable. L'arrivée à maturation dépend bien entendu du terroir et du cépage : le sauvignon est le plus précoce, le mourvèdre le plus tardif.

Comme en 2007, les vignes donneront peu de jus, 20% de moins que la normale, avec des rendements ne dépassant pas 38 à 40 hl pour les blancs. D'autant que cette année, les sangliers ont dévoré jusqu'à 5% de la production de certains domaines. "J'ai rencontré M. Bonnet, le président des chasseurs cassidains, pour envisager avec lui les moyens de réguler les populations de sangliers en les dissuadant de venir manger les raisins", indique Jean-Louis Génovési.

Pour les vendanges, il faut des bras… À Cassis, les vendanges se font à la main et il faut recruter des vendangeurs. "Les demandes d'étudiants sont nombreuses et les domaines de l'AOC peuvent former leurs équipes sans trop de difficultés. Cela représente 200 à 240 vendangeurs sur un mois", précise-t-il.

LES CHIFFRES
12 domaines sont agréés à l'AOC Cassis, avec une tendance à l'augmentation de la surface moyenne par domaine, grâce à de nouvelles autorisations et à la récupération de surfaces exploitées en vins de pays.
220 ha, c'est la superficie totale de l'AOC, dont 210 ha en production et 10 ha de jeunes plants de moins de 4 ans.
1 million de bouteilles, c'est la production en année normale. Elle comprend 75% de blanc, 20% de rosé, de plus en plus demandé, et 5% de rouge.